Critique de l'apport du christianisme à la civilisation occidentale



Quel apport du christianisme
 par rapport aux morales païennes ?





    Les croyants ont le besoin de réinterpréter leur religion et de lui trouver des qualités qu'elle n'a pas. Ils se livrent à un travestissement historique. Ce qui est grave c'est que leur thèses ont largement contaminé les athées. On laisse entendre qu'il n'y avait qu'un monde de brutalité, de violence, et d'injustice avant Jésus. Rien n'est plus faux. Il y avait déjà eu un premier humanisme. Au IIe siècle, le philosophe Celse disait que les bons préceptes de la morale de Jésus-Christ et du christianisme avaient déjà tous été dits avant par les philosophes païens. En effet,

- la règle d'Or avait déjà été énoncée par Thalès, Pittacos de Mytilène, Aristote...

- ne pas répondre aux offenses, ni au mal par le mal faisait parti de la morale de Socrate d'après Platon et on retrouve ce principe également chez Diogène de Sinope et les stoïciens... La version donnée par Jésus ( Tendre la joue) est dénoncée par Celse: "seule la vulgarité de la forme leur appartient".

- se repentir. “Le commencement du salut, c’est la reconnaissance de sa faute” Démocrite, Maxime n°9 (DK B-XLIII) et Epicure d’après Sénèque, lettre à Lucilius n°28 (Us 522). Mais sans le délire de culpabilité infinie.

- pardonner à ses ennemis faisait parti de la morale mise en pratique par Jules Caesar d'après Suétone, bien que le pardon prend une signification théologique avec Jésus (voir plus bas). Idem pour Marc-Aurèle qui pardonne à ceux qui l'ont trahi (Histoire Auguste).

"Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même " lévitique 19:18


    - La discrétion dans l'exercice du culte. Jésus enseigne un très bon principe peu respecté des croyants: "Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. [..] Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra."
    Mais sur ce point Jésus a été précédé en mieux avant par les païens: « La piété, ce n'est pas se montrer à tout instant la tête voilée devant une pierre, ce n'est pas s'approcher de tous les autels, ce n'est pas se prosterner sur le sol la paume ouverte en face des statues divines, ce n'est pas arroser les autels du sang des animaux, ni ajouter les prières aux prières ; mais c'est bien plutôt regarder toutes choses de ce monde avec sérénité »
Lucrèce. Idem chez Sénèque, Lucilius XLI.

       - Adorer en esprit et en vérité. Platon et presque tous les philosophes.

- la sincérité de la foi ? Jésus se plaint des "hypocrites" qui obéissent aux commandements de la religion sans éprouver sincèrement la foi. Il y a effectivement une opposition entre une pratique civique de la religion païenne ou de la loi juive et de l'autre côté la ferveur de la foi abrahamique. Toutefois, appeler la foi une sincérité me parait problématique car c'est un mensonge envers soi ! En effet, il est évident que le bon dieu tout-puissant n'existe pas. Nietzsche dénonçait ainsi avec raison la foi comme "la forme la plus répandue, la plus proprement souterraine de fausseté  qui soit au monde".

- la conscience morale était déjà promue par Pythagore (paroles d'or) et Démocrite (DK B-CCXLIV).

- ne pas condamner son prochain. Chez les stoïciens: "Pour ce qui provient de la nature, il ne faut pas s'en prendre aux Dieux, car volontairement ou involontairement ils ne se trompent jamais ; ni aux hommes car ils ne faillent qu'involontairement. Il ne faut donc s'en prendre à personne" Marc-Aurèle. C'est cette logique que l'on retrouve également chez Jésus et qui fonde chez lui la doctrine pardon "parce qu'ils ne savent pas qu'ils font".

- Avoir Dieu avec soi. Marc-Aurèle nous dit « je vénère Celui qui gouverne, je m'affermis et me repose en lui  ». On a bien quelque chose chez les stoïciens qui fait penser au christianisme mais qui ne franchit pas chez eux la frontière de l'antihumanisme car il n'y a pas de foi abrahamique.

 - Critique des combat sanglants de gladiateur. Oui martyr de Télémaque qui initie l'interdiction, mais c'est surtout le paganisme qui est visé derrière, car les duels judiciaires, la brutalité sanglante, des mutilations et tortures abominables vont se poursuivre au moyen-âge donc dans des sociétés complètement chrétiennes et pratiqué parfois par l'église elle-même. On a vu plus haut que Jésus menace de tortures. Exécution publique en pays chrétien. Le 17 juin 1939 à Versailles.
     De plus
on trouve déjà la critique de la brutalité bestiale et criminelle des combats de gladiateurs chez Sénèque (lettre à Lucilius VII et Lucillius, 95 "L’homme, chose sacrée pour l’homme, on l'égorge par jeu et par passe-temps") et Marc-Aurèle ("modère par toutes sortes de moyens les combats de gladiateurs", il rejette la vue du sang et la tête tranchée du général qui l'a trahi). "Entre autres preuves de l'humanité de Marc-Aurèle, on doit louer l'attention qu'il eut de faire mettre des matelas sous les danseurs de corde, après la chute de l'un d'eux ; et de là vient l'usage d'étendre aujourd'hui sous la corde un filet."
     "Les Athéniens, par émulation contre ceux de Corinthe, ayant un jour délibéré d’imiter ces jeux barbares, un philosophe se leva, dit-on, et fit une motion pour qu’on renversât préalablement l’autel de la Pitié. (Lucien, Demonax, 57)" Renan


- la pitié / l'entraide. Lucrèce montre de l'empathie pour la souffrances des autres dans son poème et décrit comme un progrès morale assez ancien la fin du règne de la brutalité aveugle et désormais la protection des faibles: "Alors l'amitié unit pour la première fois des voisins, qui cessèrent de s'insulter et de se battre ; et ils se recommandèrent mutuellement les enfants ainsi que les femmes, faisant entendre confusément de la voix et du geste qu'il était juste d'avoir pitié des faibles. Assurément la concorde ne pouvait pas s'établir entre tous, mais les plus nombreux et les meilleurs restaient fidèles aux pactes ; autrement le genre humain eût dès lors péri tout entier et n'aurait pu conduire jusqu'à nous ses générations." (De la nature, V, 1018-1027)

"je m’étonne toujours qu’on trouve, même dans Virgile, cette parole du Seigneur dans le passage où Virgile décrit les Champs-Elysées, que les païens croient être le séjour des bienheureux, non-seulement il y place ceux qui y sont arrivés par leurs propres mérites, mais encore :« Ceux qui ont gravé leur nom dans la mémoire des autres par des services rendus »." Augustin, Citée de Dieu.


Le créateur pourtant, en nous donnant les pleurs,
Prouve qu’il a gravé la pitié dans nos cœurs.
Elle est du genre humain le plus beau caractère;
C’est elle qui nous fait gémir sur la misère,

Tendre pitié, c’est toi qui fais la différence!
Oui, c’est pour obéir à ce doux sentiment,
Que nous avons du ciel reçu l’entendement,
Cet ineffable don qui rend l’homme capable
Et d’adresse aux dieux un culte raisonnable,
Et d’inventer les arts et de les cultiver.
Car jusqu’aux immortels lui seul peut s’élever;
Différent en cela de la brute grossière
Qui végète, le front courbé vers la poussière.

Celui par qui le monde est sorti du chaos,
Ne donna que la vie aux autres animaux.
Il nous donna de plus une âme intelligente,
Afin que, se prêtant une main indulgente,
Les faibles et les forts unis par la bonté,
Pussent former les nœuds de la société.
Juvénal

- le plaisir de la générosité fait parti de la pensée païenne: “Les grandes joies proviennent du spectacle des actions honnêtes” “Il est non seulement plus beau de faire du bien que d’en recevoir, mais aussi plus agréable ; rien, en effet, n’est aussi fécond en joies que la bienfaisance”  “Le sage est plus enclin à donner qu'à recevoir” sont des textes de Démocrite et d'Epicure cités dans l'Amour de la Raison Universelle

Idem pour "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis". Jean 15.13

    Ainsi lorsque Saint-Paul nous dit dans les Actes (20.35) que Jésus aurait dit "Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir", il n'y a rien de nouveau. Idem pour jésus "Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur."
    "Rien, en effet, ne donne autant de joie que l'image des vertus, quand elles se manifestent dans la conduite de ceux qui vivent avec nous et qu'elles s'y trouvent, en aussi grand nombre que possible, réunies. Voilà pourquoi il faut toujours avoir ce tableau sous les yeux "
Marc-Aurèle

- La charité existait déjà chez les païens. Trajan avait une politique sociale d'aides envers les enfants des pauvres (l'institution des alimenta), tandis qu'Antonin le pieux créa des orphelinats pour pauvres jeunes filles abandonnées (puellae Faustiniana). Voir aussi l'évergétisme.


- L'esclavage. A cause de sa théologie le christianisme ne libère pas de l'esclavage qui est un châtiment à cause du péché qui doit être expié lors de la vie terrestre pour gagner le paradis. (Voir Augustin). On comprend que c'est seulement après que les Lumières ont affaibli la conception théologie de l'existence que le christianisme a pu devenir anti-esclavagiste, mais donc il n'a pas été à l'origine de l'abolition de l'esclavage.

"Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un caractère difficile. Car c’est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. " I Pierre 2.18

    « Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre coeur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon coeur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien. (Ephesiens 6.5)

 Que tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés. 1 Timothée 6:1 Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur.  Colossiens 3:22 Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n'être point contredisants,  à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur. Tite 2:9

 Mauvais contre arguments Passages avec un sens ambigu: Jean 8:34 - Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui commet le péché est esclave du péché. Romains 8:2 "la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort".
    Je maintiens que le mot affranchi/esclaves utilisé par Jésus et Paul ne renvoie pas dans leur bouche à l'affranchissement de l'esclavage (au sens usuel) mais à nouveau à un affranchissement spirituel du péché ou de la loi de Moise (
Jean 8:34; Romains 8:2 ;idem pour  Galates 5:1) et je maintiens que Jésus et Paul valident en revanche la pratique (usuelle) de l'esclavage dans les passages (Luc 12-47 et Ephesiens 6.5).

      
    Démocrite, les sophistes, Epicure et les stoïciens avaient déjà critiqué/adouci l'esclavage (contre le couple Platon-Aristote). Cet esprit est poursuivi chez les empereurs Antonins. A Rome, le juriste Pomponius introduit la clause d'humanitatis intuitu qui respecte la personne comme valeur et comme volonté, même dans les rapports du maître et de l'esclave.
    "Une première loi (4), la lex Petronia, généralement datée (5) de l'an 19 ap. J.-C, donc du règne de Tibère, deuxième empereur de la dynastie des Julio-Claudiens, défendait au maître de livrer un de ses esclaves aux bêtes sans une décision du magistrat. Un édit de Claude (41-54) stipule que si un maître abandonne un esclave vieux ou malade, celui-ci devient libre et de droit latin. Domitien (81-96) interdit la castration des esclaves à des fins commerciales; il semble cette fois que la mesure ait été assortie d'une sanction contre le maître, la saisie de la moitié de ses biens. Mais c'est seulement sous les Antonins, au siècle suivant, que cette législation se précisera et se développera. Hadrien (117-138) interdit la mise à mort des esclaves sauf en vertu d'un jugement rendu par un magistrat, il supprime les prisons privées (les ergastules), punit les traitements cruels d'esclaves pour des fautes légères, interdit leur vente sans raison pour les jeux de gladiateurs, abolit la pratique de la torture judiciaire des esclaves (6) sauf s'il existe quelque indice de preuve de sa culpabilité, etc. Son successeur, Antonin le Pieux (138-161), va plus loin dans la remise en question du traditionnel droit de vie et de mort que possède le maître vis-à-vis de l'esclave : la mise à mort d'un esclave sans raison, c'est-à-dire sans faute grave de sa part, est désormais considérée comme un homicide et donnera lieu à poursuites. L'esclave, enfin, en cas de mauvais traitement, pourra se placer sous la protection des dieux ou auprès de la statue de l'empereur, il sera entendu par le Préfet de la ville qui pourra ordonner sa vente à un maître plus clément."
Alain Testart. Revue française de sociologie  Année 1998 (voir aussi ULPIEN Digeste, I, 6, 2).

"Le but du christianisme n’était en rien le perfectionnement de la société humaine, ni l’augmentation de la somme de bonheur des individus." "[Le christianisme] ne travailla pas directement à supprimer l’esclavage. Nous avons vu que la grande école de jurisconsultes sortie des Antonins est toute possédée de cette idée que l’esclavage est un abus, qu’il faut doucement supprimer. Le christianisme ne dit jamais :  "L’esclavage est un abus." "Tout ce qui, dans l’organisation sociale du temps, n’était pas lié avec l’idolâtrie lui parut bon à garder. L’idée ne vint jamais aux docteurs chrétiens de protester contre le fait établi de l’esclavage. C’eût été là une façon d’agir révolutionnaire, tout à fait contraire à leur esprit." " Saint Paul reconnaît complètement la légitimité de la possession chez le maître. Pas un mot, dans toute l’ancienne littérature chrétienne, pour prêcher la révolte à l’esclave, ni pour conseiller au maître l’affranchissement, ou seulement pour agiter le problème de droit public que fait naître chez nous l’esclavage."
    "L’affreux sort de l’esclave ne les touche pas à beaucoup près autant que nous." "Le nombre des esclaves et des affranchis était très considérable dans l’Église. Jamais celle-ci ne conseilla au maître chrétien qui avait des esclaves chrétiens de les affranchir ; elle n’interdit même pas les châtiments corporels, qui sont la conséquence presque inévitable de l’esclavage. Sous Constantin, la faveur de la liberté parut rétrograder." "Si le mouvement qui part des Antonins se fût continué dans la seconde moitié du iiie siècle et dans le ive siècle, la suppression de l’esclavage fût venue par mesure légale et avec rachat. La ruine de la politique libérale et les malheurs du temps firent perdre tout le terrain que l’on avait gagné. Les Pères de l’Église parlent de l’ignominie de l’esclavage et de la bassesse des esclaves dans les mêmes termes que les païens." "Plus tard, l’Église posséda des esclaves et les traita comme tout le monde, c’est-à-dire assez durement. La condition de l’esclave d’Église fut même empirée par une circonstance : savoir l’impossibilité d’aliéner le bien de l’Église."
Ernest Renan. Marc-Aurèle et la Fin du monde antique. ChapXXXII

" Constantin, ce premier empereur chrétien, qui se baignait dans le sang de sa propre famille, permet aux maîtres, par un rescrit de l'année 319, de frapper leurs esclaves avec des verges ou des courroies, et de les charger de chaînes, dût la mort s'ensuivre. [...] Dans un rescrit de 329, Constantin permet ce qu'avaient défendu les empereurs payens Dioclétien et Maximien, de vendre un enfant au moment de sa naissance, avec faculté de le racheter ou de fournir en échange un autre esclave (1). Dans un autre rescrit de 331, il attribue a celui qui a ramassé un enfant exposé un droit de propriété, condamnant par là cet être innocent à l'esclavage et punissant sur lui le crime de son père ou de son maître (2). Ici encore l'Empereur chrétien s'était laissé dépasser, en fait de justice, par un Empereur payen, par Trajan, qui, consulté sur cette question, s'était opposé à ce que ces malheureux enfants fussent réduits en esclavage (i)"
Patrice Larroque. De l'esclavage chez les nations chrétiennes  (page 51)

"la législation constantinienne ne saurait être envisagée comme l'expression d'une préoccupation morale apparue au commencement de l'Empire chrétien. En ce tournant de l'histoire de Rome, aucun adoucissement des moeurs n'est perceptible, bien au contraire."
Yann rivière, l'histoire. n°399. 2014


Slavery in Early Christianity

L’Eglise et l’esclavage — KTOTV



- L'amour du prochain était déjà chez les stoïciens. Marc-Aurèle nous dit  « Le propre de l'homme est d'aimer même ceux qui l'offensent » « Le propre de l'âme raisonnable, c'est aussi l'amour de son prochain ».

  Rome faire de son ennemi un ami. Le contrat (épicure), la droiture, l'exigence envers soi, le serment devant les dieux permettre de sortir de la vandetta, de la guerre tribale perpétuelle et d'atteindre la pax romana universelle qui permet la paix et la prospérité de peuples différents.
    "Pour en revenir aux otages, Scipion, qui les avait fait appeler, commença par les rassurer tous, en leur représentant qu’ils étaient sous le pouvoir du peuple romain, qui aimait mieux lier les cœurs par des bienfaits que par la crainte, et s’attacher les nations étrangères par les liens de la bonne foi et d’alliance, que leur imposer le joug d’un cruel esclavage."
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_romaine_(Tite-Live)/Livre_XXVI
Idem otage de Julien cité par Gibbon

    " Ces conditions lues, le fécial reprit : "Écoute, Jupiter, écoute, père patrat du peuple albain ; écoute aussi, peuple albain. Le peuple romain ne violera jamais le premier les conditions et les lois. Les conditions inscrites sur ces tablettes ou sur cette cire viennent de vous être lues, depuis la première jusqu’à la dernière, sans ruse ni mensonge. Elles sont, dès aujourd’hui, bien entendues pour tous. Or, ce ne sera pas le peuple romain qui s’en écartera le premier. S’il arrivait que, par une délibération publique ou d’indignes subterfuges, il les enfreignit le premier, alors, grand Jupiter, frappe le peuple romain comme je vais frapper aujourd’hui ce porc ; et frappe-le avec d’autant plus de rigueur que ta puissance et ta force sont plus grandes." Il finit là son imprécation, puis frappa le porc avec un caillou. De leur côté, les Albains, par l’organe de leur dictateur et de leurs prêtres, répétèrent les mêmes formules, et prononcèrent le même serment."
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_romaine_(Tite-Live)/Livre_I


la version chrétienne diffère de la simple bienveillance stoïcienne. C'est une négation de mon intérêt.
La logique du contrat ou la séparation derrière une frontière permet la cohabitation pacifique d'identité différente qui peuvent s'épanouir et rester libre sans les cadres du contrat et/ou des frontières, mais si l'on est un primitif arriéré issu sans contrat et sans frontière, il faut supprimer toute liberté individuelle pour prévenir les conflits. L'Amour du prochain est l'abnégation, l'abnégation de soi, la renonciation à ses intérêts. Et comme ce n'est pas satisfaisant on te promet le mensonge du ciel, sinon cela ne marche pas.

L'amour du prochain est donc une injonction à se rabrouer soi-même pour prévenir les conflits, provenant d'un délire communiste qui veut faire vivre ensemble des gens qui auraient plutôt intérêt soit à vivre séparer par une mer ou une montagne, soit à contractualiser clairement pour coopérer.


      - Le dépassement de la loi par l'Amour. c'est possible uniquement dans le communisme monastique ; là où la nécessaire rigueur et abnégation de soi préviens les conflits en tuant le désir, annihile la liberté et interdit tout jugement personnel. L'amour évangélique c'est l'amour fraternel monastique. C'est agapè, l'amour compassionnel, la charité, terne et moribonde. Qui considère honnêtement que les lieux où vivent le plus grand amour sur Terre, ce sont les monastères ?
    Au contraire, une société basée sur le contrat épicurien/romain, permet plus de liberté individuelle, et de plaisir tout en permettant la paix si les acteurs sont fidèles aux pactes et agissent conformément à la Raison. La plupart des société chrétiennes ont en fait adopté le modèle romain/épicurien plus performant. Donc le dépassement de la loi par l'amour n'est un progrès chez Jésus que parce que la loi juive est un dogme arbitraire inflexible ; mais si on est rationnel, la loi/le contrat permet plus de bonheur. Donc la proposition de Jésus est inférieure à la proposition romaine/épicurienne.
    Ce que les juifs dont Jésus n'ont pas compris et que le monde entier a compris. Il faut donc
arrêter de nous présenter ces valeurs arriérées come un idéal, car aucune chrétien moderne ne les applique pour lui-même.

- une obsession particulière pour la sexualité et l'adultère. Jésus prône l'interdiction du divorce (Il leur répondit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Matt 19.8 "Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère." "Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint". Marc 10-9 "que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère" ),  .ce qui fut l'une des premières mesures instaurée par le code de Constantin. L'ascétisme et le mépris des plaisirs sensuels n'est pas nouveau. Le christianisme est sur ce point une forme extrême de platonisme (voir le Phédon). Platon se disait aussi né d'une vierge d'après Diogène Laërce.

  - condamnation de la pédophilie. Le christianisme a-t-il protégé des enfants d'atteintes sexuelles ? La pédérastie (relation avec des adolescents) répandue chez les gréco-romains (mais aussi au Japon) fut interdite par les chrétiens mais elle doit être différenciée de la pédophilie (prépubère). Marc Aurèle loue Antonin le pieux pour sa "sévérité à poursuivre et à punir les amours pour les jeunes gens" pensées I, XVI
        En la matière d'abus sexuelle sur mineure,
l'église a peu de leçon à donner. Elle compte encore aujourd'hui au moins 3% de pédocriminels (estimation minimale). En 412, deux ans après le sac de Rome, l'église obtient une loi stipulant que "Nul qui a abandonné ses enfants ne peut les réclamer s'ils sont recueillis par l'Église. La signature de l'évêque est le témoignage nécessaire que l'Église a accueilli l'enfant". CT 5.9.2
. L'état n'avait-il pas mieux à faire à ce moment là que de protéger la prédation pédophile de l'église !

- Dénonciation de l'abandon des nouveaux-nés.

Comme le casher, l'interdiction strict de l'avortement est chez les juifs une règle pour interdire les prétextes pour refaire encore des sacrifices à Molok, ce qui a donc ici paradoxalement permis ensuite un progrès plus rapide pour protéger les nouveaux nés. J'admets donc que pour de très mauvaises raisons, il y a ici paradoxalement eu un bénéfice. C'est donc à mon avis l'apport le plus positif du judéo-christianisme, mais donc pas pour les raisons d'humanité que l'on imagine habituellement !

Les enfants abandonnés étaient mieux protégés par les empereurs païens que chrétiens. " Dans un rescrit de 329, Constantin permet ce qu'avaient défendu les empereurs payens Dioclétien et Maximien, de vendre un enfant au moment de sa naissance, avec faculté de le racheter ou de fournir en échange un autre esclave (1). Dans un autre rescrit de 331, il attribue a celui qui a ramassé un enfant exposé un droit de propriété, condamnant par là cet être innocent à l'esclavage et punissant sur lui le crime de son père ou de son maître (2). Ici encore l'Empereur chrétien s'était laissé dépasser, en fait de justice, par un Empereur payen, par Trajan, qui, consulté sur cette question, s'était opposé à ce que ces malheureux enfants fussent réduits en esclavage (i)"
► Patrice Larroque. De l'esclavage chez les nations chrétiennes  (page 51)

En 412, deux ans après le sac de Rome, l'église obtient une loi stipulant que "Nul qui a abandonné ses enfants ne peut les réclamer s'ils sont recueillis par l'Église. La signature de l'évêque est le témoignage nécessaire que l'Église a accueilli l'enfant". CT 5.9.2 . L'état n'avait-il pas mieux à faire à ce moment là que de protéger la prédation pédophile de l'église !

Interdiction officielle de la pratique en 374. L'exposition des nouveaux-nés était une horrible pratique acceptée chez les gréco-romains, et également pratiquée dans le paganisme scandinave. C'est lié à une différence de conception du foetus. Pour les juifs, le foetus est déjà un homme et est sacré dès sa conception. Pour les chrétiens, l'avortement est donc un crime même au stade de l'embryon. Au contrairement, les paiens acceptent l'avortement (sur ce point aussi les musulmans) et pour eux, le nouveau né a encore le statut du foetus jusqu'à la naissance, et ne devient un enfant qu'après avoir été reconnu par le père de famille après donc la naissance. C'est choquant, mais correspond à la nécessité invoquée même par Sénèque d'euthanasier les malformés (pas d'échographie et donc de diagnostique prénatal à l'époque), et aussi pour les cas d'infidélité (une contre partie-négative de la non-condamnation de l'adultère chez les gréco-romains), et limiter la surpopulation et les famines en l'absence de contraception à l'époque (ce sont surtout les pauvres qui abandonnent leurs enfants qu'ils ne peuvent nourrir).

Les texte d'Epicure montrent un soucis des enfants et les orphelinats construits par Antonin et Mac Aurèle pour jeune-fille abandonnées (puellae Faustinianae) soulignent un souci de l'enfance chez les gréco-romains les plus éclairés. Il y avait donc un progrès lent  amorcé sur cette question. Déjà aussi sous Trajan qui veut leur éviter de tomber en esclavage si ils sont issu de parent libre. Enfin la question est complexe car pour les païens, les chrétiens étaient des criminels justement accusés de sacrifier des enfants, crime issue d'une superstition barbare (voir l'Origine Satanique du judéo-christianisme).
    Mais donc, je dirais que ce serait donc finalement ici que l'on trouve l'apport le plus positif du christianisme à la morale bien que ce progrès soit donc pour des raisons que nous ne partageons pas (notre conception nous fait accepter l'avortement précoce, l'avortement thérapeutique tardif dans certains cas, mais pas après la naissance). L'arrêt de l'exposition n'a pas stoppé les abandons d'enfants encore longtemps très courants dans les classes populaires et la disparition de cette pratique n'est pas l'exclusivité de à Jésus ni au judéo-christianisme. Sous l'Empire Romain, les Germains élevaient tous leurs enfants, contrairement aux pratiques romaines. Il y a donc peut-être aussi un apport positif de la culture nordique sur cette question.


Donc au final notre conception actuelle nous fait accepter l'avortement précoce, l'avortement thérapeutique tardif dans certains cas, mais plus après la naissance, donc notre conception actuelle est un progrès par rapport aux standard plus faible de l'antiquité.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Infanticide#Antiquit%C3%A9
John Boswell – Au bon cœur des inconnus. Les enfants abandonnés de l’Antiquité à la Renaissance.
http://www.fafnir.fr/exposition-des-enfants
L'exposition des petites filles à Rome sous la République et sous le Principat. Annie Allély
https://journals.openedition.org/abpo/3692
L’interdiction de l’avortement dans les premiers siècles de l’Église Bernard Pouderon
https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2007_num_87_1_1236

https://www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1973_num_1973_1_1169
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27enfance_en_Europe#L'enfance_dans_l'Empire_romain_au_temps_du_paganisme




Jésus précurseur de l'humanisme et des droits de l'homme ?


        L'église aujourd'hui et des "philosophes" comme Frédéric Lenoir et Luc Ferry, présentent Jésus comme le père de l'humanisme des Lumières. Cette analyse nous semble complètement fausse.

    Déjà Ernest Renan disait: "Les droits de l’homme ne sont en rien une chose chrétienne [...] Ceux qui ont prétendu voir dans le christianisme la doctrine révolutionnaire des droits de l’homme et dans Jésus un précurseur de Toussaint Louverture se sont trompés complètement. Le christianisme n’a inspiré aucun Spartacus ; le vrai chrétien ne se révolte pas." "[les chrétiens] affectaient les principes du légitimisme le plus absolu. Dieu donnant la puissance à qui il lui plaît, il faut obéir sans examen à celui qui la possède officiellement.". "Le principe chrétien : « Il faut reconnaître celui qui exerce le pouvoir », devait contribuer à établir le culte du fait accompli, c’est-à-dire le culte de la force. La politique libérale ne doit rien et ne devra jamais rien au christianisme. L’idée du gouvernement représentatif est le contraire de celle que professèrent expressément Jésus, saint Paul, saint Pierre, Clément Romain."
Ernest Renan. ChapXXXII.

- L'Egalité ? Pour le juriste romain Ulpien "par droit naturels, tous les hommes naissent libre et égaux" Digeste, V, I, 36. Capitolin, 11. La révolution française est réalisé par des anti-chrétiens. L'assemblée de 1789 refuse de reconnaitre le christianisme comme religion de la France.

l'émancipation des femmes  ? : Paul: 1 Corinthiens 11 et 14-34/35.
 Paul:  " les femmes doivent ( ... ) se soumettre en tout à leur mari (Eph. 5, 24) (49) ; il ajouta que, lorsqu'elles priaient ou prophétisaient, elles devaient mettre un voile pour " porter sur la tête la marque de (leur) dépendance " (I Cor. 11, 10) ; il leur interdit d'enseigner l'homme (I Tim. 2, 11 ;3, 12), et même de dans les assemblées (I Cor. 14, 34-35 ; I Tim. 3, 12) : " si elles désirent sur quelque détail, qu'elles interrogent leur mari à la maison " (I Cor. 14, 35 a). Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence. 1 Timothée 2:11

Au contraire, à Rome les filles vont à l'école et sous l'empereur Auguste les femmes romaines qui ont trois enfants sont libérés de la tutelle de leur père et de leur mari. Au IIe siècle le juriste Gaius trouve même cette vieille règle obsolète. Les femmes peuvent selon lui conduire leurs propres affaires et la tutelle disparait.

"dans les Institutes, Gaius suggère à son tour les limites de cette institution et son manque d'utilité : « Que les femmes majeures se trouvent en tutelle, aucune raison de valeur ne semble l'avoir conseillé ; en effet, celle qu'on allègue en général à savoir qu'elles sont souvent égarées par leur légèreté d'esprit et qu'il était équitable de les régir avec l'autorité d'un tuteur, leur semble plus spécieuse que vraie : en effet, les femmes qui sont majeures traitent elles-mêmes dans leur propre intérêt leurs affaires et dans certains cas, c'est seulement pour la forme que le tuteur interpose son autorité ». D'ailleurs, la tutelle finit par disparaître."
La condition de la femme et le mariage à Rome. Michèle DUCOS.

 - l'Individualisme qui fait sortir l'homme du tribalisme et de la loi du groupe se retrouve dans tous les mouvements que combat Platon: Démocrite, les sophistes, les cyniques, les cyrénaïques, les épicuriens...
  
Anne Baudart. Individualisme et cosmopolitisme  "Les traits de l'individualisme se repèrent pourtant déjà dans le monde antique. Ils se dessinent dans la démocratie athénienne des Ve - IVe siècles [..] La liberté de l’individu étant le principe fondamental à respecter, Diogène et ses disciples s’attachent à dénoncer tous les asservissements".
    C'est "l’universalisme juridique et l’aequitas,du droit romain classique est
quasi sigillum anti-tribaliste".

    "Quant au principe philosophique que l’homme ne doit appartenir qu’à lui-même, c’est bien plus tard qu’il apparaît comme un dogme social. Sénèque, Ulpien l’avaient proclamé d’une façon théorique ; Voltaire, Rousseau et la Révolution française en firent la base de la foi nouvelle de l’humanité."
Ernest Renan. Marc-Aurèle et la Fin du monde antique. ChapXXXII.

John Scheid 

Non l'individu occidental ne nait pas avec le christianisme. Non Saint Augustin n'a pas écrit la première autobiographie. Avant lui, il y a le païen Libanius (ie du sophiste Libanios ou Sur sa propre fortune) Libanios et l’autobiographie tragique et Flavius Joseph (autobiographie) même avant Quatre styles d’autobiographie au iie siècle après J.-C Aelius Aristide, Lucien, Marc, Aurèle, Galien


      Auguste : Res gestae (Actes du divin Auguste) testament politique une autobiographie d'Auguste qui commence par "In my nineteenth year, on my own initiative and at my own expense, I raised an army "
    Horace: La première personne est primordiale dans l'œuvre d'Horace ; tous les genres qu'il a choisis laissent la place de choix au « je » poétique : l'iambe est le genre de l'invective personnelle ; la satire se nourrit d'éléments autobiographiques ; la lettre met en scène son auteur56. Le poète nous fournit quelques indications sur son physique : petita 18, grosa 19, ses cheveux ont blanchi prématurémenta 20. Il se dit également irasciblea 21 et coureur, ayant eu des relations avec « mille jeunes filles et mille jeunes hommesa 22 ». Avec les Épîtres, notamment, l’écriture autobiographique coïncide avec le moment fort du souci de soi. P. Debailly revient à la satire en vers pour suggérer que les poètes satiriques de l’époque des guerres de religion doivent à Horace l’expression d’un je qui juge ses semblables d’un point de vue privé et, plus largement, une véritable philosophie de l’existence.
    Michel Magnien analyse l’importance de la présence d’Horace dans les chapitres des Essais où Montaigne raisonne sur la retraite et l’« arrière-boutique toute [s]ienne », dépassant les oppositions traditionnelles entre vie active et vie contemplative ou l’image du « Beatus ille » aux champs pour revendiquer la liberté de « préserver l’otium au sein du negotium ». Il va plus loin et montre à quel point les textes d’Horace modèlent et innervent le texte des Essais, quand il s’agit de se définir comme individu autonome au cœur des affaires, mais aussi de parler de soi, dans sa relation aux autres et notamment aux grands ou à l’ami.
L’Invention de la vie privée et le modèle d’Horace

      Catulle étale sa passion au grand jour, le plus souvent inassouvie et malheureuse : il ne manque ni de courage, ni du sens de la provocation. C'est en ce sens qu'on peut le considérer comme un précurseur du genre élégiaque. Aucun écrivain, avant lui, ne s'était pris pour sujet de son œuvre, surtout pas pour parler de sa passion amoureuse.


La théologie est antihumaniste par essence et détruit le sujet, la personne humaine: "c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir" Philippiens 2:13 "ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous" Matthieu 10.20

- la conscience intérieure des humanistes. "On se cherche des retraites à la campagne, sur les plages, dans les montagnes. Et toi-même, tu as coutume de désirer ardemment ces lieux d'isolement. Mais tout cela est de la plus vulgaire opinion, puisque tu peux, à l'heure que tu veux, te retirer en toi-même" Marc-Aurèle qui a pu servir d'inspiration:
    "Les hommes s’en vont admirer les cimes des montagnes, les vagues de la mer, le vaste cours des fleuves, les circuits de l’Océan, les révolutions des astres, et ils se délaissent eux-mêmes"
Pétrarque citant Augustin, Confessions, X, 8.


    - l'Universalisme introduit par Paul de Tarse est révolutionnaire pour un juif, mais Paul était citoyen romain et c'est donc de Rome que lui vient l'idée d'universel. Ce n'est pas original non plus pour les philosophes grecs cosmopolites, ni même les romains plus conservateurs qui l'avait déjà en partie réalisé à travers leur Empire.
    "Ma cité et ma patrie, en tant qu'Antonin, c'est Rome ; en tant qu'homme, l'univers" "Il n'y a, en effet, qu'un seul monde qui embrasse tout, qu'un seul Dieu répandu partout, qu'une seule substance, une seule loi, une seule raison commune à tous les êtres intelligents ; une aussi est la vérité, puisque la perfection pour les êtres de même nature et participants de la même raison, est une aussi"
Marc-Aurèle

Universalisme communiste: "On admettait généralement que le Messie ramènerait toutes les langues comme tous les peuples à l’unité" (Testam. des douze patr., Juda, 25. ) Renan, Apôtres

Xenophilie / immigrationisme. Jésus: "j’étais étranger, et vous m’avez recueilli" Matthieu 25.35. Les causes du succès du christianisme selon l'Empereur Julien à Aesacius "ne considérons-nous pas que ce qui a propagé surtout une religion impie, c'est l'humanité envers les étrangers, les soins rendus aux morts, la sainteté apparente de la vie"

   "Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous; vous l'aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte."  Lévitique 19:34


- la Liberté ? L'idée de liberté/libre-arbitre était déjà chez les stoïciens où l'âme n'est pas liée au destin mais a son propre mouvement. Idem, chez Epicure (le clinamen).
     Jésus ne parle pas de liberté dans les trois synoptiques et il parle seulement une fois de devenir libre
(Jean 8-36) en opposition à ceux qui sont esclaves du péché. La liberté de Jésus a donc seulement un sens selon la morale religieuse, mais ce n'est pas la liberté au sens humaniste c'est-à-dire l'autonomie de l'individu. L
e disciple de Jésus ne place plus sa confiance en lui-même (2 Corinthiens 1-19. le disciple doit " renonce à lui-même"). C'est donc un être qui a aboli sa liberté. Il a troqué l'autonomie de sa raison contre les promesses de la foi. Il est entré dans sa minorité (Kant. Qu'est-ce que les Lumières?).

     De plus
, Jésus croit à la prédestination de la grâce (accordée ou non par Dieu) qui est incompatible avec une pleine liberté: "nul ne peut venir à moi si cela ne lui a été donné par le Père" Jean 6-65 "Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis" Jean 15.16 "Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a  choisis" Matthieu 3.20  "ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent." Actes 13-48 "Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions." Éphésiens 2:8  "choisis d'avance par Dieu" Actes 10.40. Qu'as-tu que tu n'aies reçu? 1 Corinthiens 4.7 Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela. Jacques "c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir" Philippiens 2:13

    Pour Jésus, l'histoire est le plan préétabli par Dieu (dans lequel la liberté est impossible). Jésus répond à Pilate "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut." Jean 19-11. "Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui" Marc 14-21 "Je vous ai tout annoncé d'avance" Marc 13-23 et Matt 24-25 Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est déterminé. Luc 22.22 (Idem pour les futurs pensées de St Pierre et Judas, Jésus sait tout d'avance Matt 26.21-23 et 26.34)."Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera." "Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois." "Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?" Tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Matt 26.56. "Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver " Jean18.4 Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu'elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis. Jean 13.19 Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. Jean 14.29

Fanatisme similaire chez les Esséniens: "A cette époque, il y avait parmi les Juifs trois sectes qui professaient chacune une doctrine différente sur les affaires humaines : l'une était celle des Pharisiens, l'autre celle des Sadducéens, la troisième celle des Esséniens. Les Pharisiens disent que certaines choses, mais non pas toutes, sont fixées par le destin et que l'accomplissement ou le non accomplissement de certaines autres dépend de notre propre volonté. Les Esséniens déclarent que le destin est maître de tout et que rien n'arrive aux hommes qui n'ait été décrété par lui. Les Sadducéens mettent de côté le destin, estimant qu'il n'existe pas et qu'il ne joue aucun rôle dans les affaires humaines, que tout dépend de nous-mêmes, en sorte que nous sommes la cause du bien qui nous arrive, et que, pour les maux, notre seule imprudence nous les attire." "Les Esséniens ont pour croyance de laisser tout entre les mains de Dieu ; ils considèrent l'âme comme immortelle et estiment qu'il faut lutter sans relâche pour atteindre les fruits de la justice."
Flavius Joseph, Antiquités judaïques, XIII

Le moine breton Pelage (1000 ans avant Erasme) avait rejeté le rôle de la grâce et le péché originel pour rétablir la liberté, mais Augustin défendit l'orthodoxie paulienne et minimisa le rôle de la liberté pour réaffirmer la primauté de la grâce. "Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux" Confessions, X. Fatalisme chrétien: "Ne craignons pas que les actes que nous produisons volontairement ne soient pas des actes volontaires ; car ces actes, Dieu les a prévus, et sa prescience est infaillible." citée de dieu, V, IX "Cessons donc d’appréhender cette nécessité tant redoutée des stoïciens , et qui leur a fait distinguer deux sortes de causes : les unes qu’ils soumettent à la nécessité, les autres qu’ils en affranchissent, et parmi lesquelles ils placent la volonté humaine, étant persuadés qu’elle cesse d’être libre du moment qu’on la soumet à la nécessité." citée de dieu, V, X "Je dirais que le destin de la créature est la volonté du Créateur, qui tient la créature en son pouvoir" citée de dieu,V, IX
   Pêché: "Le libre arbitre est donc vraiment libre quand il n’est point esclave du péché. Dieu l’avait donné tel à l’homme; et maintenant qu’il l’a perdu par sa faute, il n’y a que celui qui le lui avait donné qui puisse le lui rendre." citée XIV, IXet Sophisme: "du moment qu’il y a pour Dieu un ordre déterminé de toutes les causes, il faut refuser tout libre arbitre à la volonté. Nous le nions; et en effet, nos volontés étant les causes de nos actions, font elles-mêmes partie de cet ordre des causes qui est certain pour Dieu et embrassé par sa prescience" citée de dieu, V, IX

    On retrouve ce débat à la renaissance entre Erasme et Luther (voir le traité du serf-arbitre inspiré de St Augustin). D'autres théologiens iront encore plus loin en rejetant pratiquement tout rôle à la liberté (Calvin, les jansénistes...).
Pour Saint Augustin, Adam a été conçu libre mais depuis l'homme a perdu sa liberté à cause du péché originel, et ne le retrouve
en Jésus que par le moyen de la grâce. discussion sur KTOV
    Renan "Aucune grande pensée morale ne pouvait sortir de races abaissées par un despotisme séculaire et accoutumées à des institutions qui enlevaient presque tout exercice à la liberté des individus."


    "Garde-toi de dire en ton coeur: Ma force et la puissance de ma main m'ont acquis ces richesses."
Deutéronome 8:17 "C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu" Ezéchiel 28:6


- l'Humanisme ? Pour éviter la confusion, il faut distinguer l'humanisme historique, l'humanisme philosophique et l'humanisme morale. D'après les définitions du dictionnaire Robert, l'humanisme est:
    - en philosophie est la "doctrine qui place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes les autres valeurs."
        - Historiquement c'est le "mouvement de la Renaissance, caractérisé par un effort pour relever la dignité de l'esprit humain et le mettre en valeur, et un retour aux sources gréco-latines."
       - Moralement "c'est la doctrine qui apporte au souci de l'autre et de sa condition".

 

N'est pas humaniste au sens philosophique une doctrine qui stipule que:
    - dieu gouverne tout / pas de liberté. jésus est un théologien - dieu omniscient il connait les pensées de pierre de judas. dieu
contrôle tout (comme le qadar des musulmans).
    
- mépris du bonheur terrestre et du plaisir des sens
    - communisme: pas de liberté d'entreprendre, de créer, de posséder.
    - infériorisation de la femme, esclavage, torture...
   -  destruction de la raison, de l'intelligence, abnégation de soi. 
Le disciple de Jésus renonce au penser par soi-même des humanistes et à l'épanouissement de son bonheur Terrestre qu'il troque contre le réconfort de la croyance. La foi abrahamique promue par Jésus-Christ est donc bien antihumaniste.


     Une partie de la confusion autour de l'humanisme chrétien vient du fait que
sous l'influence du christianisme l'humanisme signifie désormais aussi compassion/charité.
Le chrétien a un plus grand souci pour le pauvre, le souffrant, l'autre en général, mais dans un sens extrême qui participe à l'inversion des valeurs.

- le Concept de Droit Humain. On croit que l'attention à la personne humaine, à la dignité humaine est un prolongement de la logique de charité chrétienne. On trouve toutefois des précurseurs aux droits de l'homme hors du christianisme. Le cylindre de Cyrus montre que le concept de droits de l'homme existait déjà en Perse. A Rome, la loi des Douze tables fixe l'égalité des citoyens devant la loi. En Afrique, la charte du Manden.
    L'Occident a produit des droits de l'homme plus aboutis au XVIIIe siècle pas particulièrement parce que l'Occident était chrétien, mais d'abord parce que l'Occident était la civilisation la plus avancée à ce moment là.

- la Laïcité ? la séparation du spirituel et du temporel ? Jésus dit à Pierre "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église [...] ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux" Mat 14-18. En transférant à ses apôtres et leurs successeurs le pouvoir de juger du bien et du mal et d'absoudre ou non les péchés, Jésus ouvre la voie au théologico-politique.
     On nous oppose souvent le "
Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" mais qui n'a rien à voir avec la laïcité quand on le lit sans son contexte. Jésus est soumis à une question piège: "est-il permis, ou non, de payer le tribut à César?" si Jésus répond oui, il sera considéré comme un traite aux yeux des Juifs, et s'il répond non il pourra être dénoncé comme rebelle aux romains. Jésus sort du piège en exprimant un mépris des romains tout en consentant à leur impôt.

"proclamer que l’homme parfait paye l’impôt par dédain et sans discuter, c’était détruire la république à la façon ancienne et favoriser toutes les tyrannies. Le christianisme, en ce sens, a beaucoup contribué à affaiblir le sentiment des devoirs du citoyen et à livrer le monde au pouvoir absolu des faits accomplis." Renan

- Jésus précurseur de la liberté de conscience religieuse ? de la tolérance religieuse ? la liberté d'expression et de conscience et d'expression religieuse existait chez presque tous les païens polythéistes. Seulz la participation aux cérémonies, mais pas la foi était requise (religion civile). Au contraire pour Jésus,
    "quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple" Actes 3-23. "Qui n'est pas avec moi est contre moi" Matt 12-30. "Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant; C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens. [..] "Si quelqu'un vous dit alors: "Le Christ est ici", ou: "Il est là", ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible." Marc 13-5 et 13-21 "Gardez-vous des faux prophètes" Matt 7-15 "Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus" Matt 24-24. “Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ” Matt 23-10 « Nul ne vient au Père que par moi » Jean 14:6. "ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie Luc 14-23 (compelle intrare de saint Augustin).
Ceux qui ne sont pas baptisés (n’étant pas chrétiens) seront tous damnés, même les petits enfants morts avant d’avoir pu l’être (d'où les Mormons). Voilà qui, selon Augustin, est parfaitement juste. « contrains-les d’entrer » (compelle intrare) Augustin, lettre 93.

- prosélytisme: "faites de toutes les nations des disciples" "je vous ferai pêcheurs d'hommes"

- l'émancipation par le travail ? Luc Ferry voit dans la parabole des talents et la parabole des mines (Luc 19-11/27) une promotion nouvelle de la valeur travail. Or, dans cette parabole il nous est dit que Jésus "prends ce [qu'il] n'a pas déposé" (effectivement aussi l'ânon en Marc 11-1/6) et "moissonne ce [qu'il] n'a pas semé". "Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé" jean 4.38.
  
  Jésus est l'incarnation de
Yahvé "Je vous donnai un pays que vous n'aviez point cultivé, des villes que vous n'aviez point bâties et que vous habitez, des vignes et des oliviers que vous n'aviez point plantés et qui vous servent de nourriture." Josué 24:13 " L'Éternel, ton Dieu, te fera entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob, de te donner. Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, 6:11 des maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies, des citernes creusées que tu n'as point creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as point plantés. Deutéronome 6-10-11
    
De plus, Jésus demande surtout à ses disciples d'utiliser le prêt à intérêt (une parabole). Hors être rentier, ce n'est pas travailler mais faire travailler les autres ! Là encore, rien de neuf avec l'aristocratie gréco-romaine.    
     Enfin, ailleurs,
Jésus s'oppose au travail et s'en remet à la providence: "Considérez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux!"  Luc 12-24 "Il leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien." Luc 22-35. (aussi Matt 6-32). "Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci? Observez comment poussent les lis des champs: ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’eux. Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi?" Matt 6-28
   Pourtant Jésus dit  "Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger" Marc 8.2
     Jésus ne défend pas la valeur travail, il promeut les conversion  et abolit le travail par la foi dans la
providence en dieu qui va suppléer au travail (d'où le miracle de la multiplication des pains).

Marc Aurèle loue Antonin le pieux pour lui avoir transmis "la passion du travail" pensées, I, XVI

Au contraire, Rutilius Namatius et Tacite (histoire, V) dénoncent la paresse des juifs.

Voir aussi Renan. ChapXXXII et notre page sur la chute de Rome.


        - le Progrès L'idée de progrès est très peu compatible avec le platonisme (le monde est une version dégradée de l'idée parfaite et juste) et le christianisme (même si on la trouve chez Saint-Augustin), en revanche la notion de progrès était déjà fortement présente chez les démocritéens (Lucrèce, V, 1448-1457).

   - la Paix. La paix romaine (Pax Romana) atteint son apogée sous l'empereur Hadrien et les Antonins, avec qui le but de Rome devient explicitement la paix. L'empire est fortement démilitarisé. Les soldats ne
représentent alors que 0,5% de la population (comme la France actuelle et donc moins qu'Israel, la Russie ou les USA) et les soldats sont cantonnés aux frontières.
St Augustin et la Guerre

Sénèque, Lucilius, 95 "Notre frénésie n’est pas seulement individuelle, elle est nationale : nous réprimons les assassinats, le meurtre d’homme à homme ; mais les guerres, mais l’égorgement des nations, forfait couronné de gloire ! [...]  L’acte qu’on payerait de sa tête s’il était clandestin, nous le préconisons commis en costume militaire."

- L'Art / les Fêtes. Les premiers chrétiens étaient iconoclastes comme les Juifs (Concile d'Elvire en 306 interdit l'utilisation d'images dans les églises). L'art chrétien est du paganisme réintégré après Constantin.

"Une foule d’arts et de métiers, dont la profession entraînait des rapports avec l’idolâtrie, étaient interdits aux chrétiens. La sculpture et la peinture, en particulier, devenaient presque sans objet ; on les traitait comme des ennemies. Là est l’explication d’un des faits les plus singuliers de l’histoire, je veux dire de la disparition de la sculpture dans la première moitié du iiie siècle. Ce que le christianisme tua d’abord dans la civilisation antique, ce fut l’art." Ernest Renan. ChapXXXII.

Tertullien reprochait aux chrétiens d’Afrique du Nord (romanisée à l’époque) de se conduire comme des païens qui accrochaient de la verdure à leur porte et multipliaient les chandelles à l’époque de Noël !

Idem pour d'autres valeurs des Lumières faussement attribuées au Christ. Jésus n'est aucunement l'inventeur de l'humanisme des Lumières comme beaucoup veulent nous faire croire aujourd'hui. D'une manière générale les germes de l'humanisme des Lumières se trouve bien plus dans le courant matérialiste athée initié par Démocrite et prolongé par les sophistes et l'épicurisme que dans le platonisme d'où est issu le christianisme.


     


            Contre Jésus-Christ
         
            L'Origine Satanique du Judéo-Christianisme dévoilée par le Fanatisme des premiers Chrétiens

       ► Celse: le premier Philosophe païen contre les Chrétiens

La Chute de l'Empire Romain causée par le christianisme ?

Rome contre la Judée

De la Destruction du Paganisme Antique à la Renaissance du Panthéisme au XIIe siècle

l'Inversion des Valeurs par le christianisme

Nietzsche et Voltaire contre le christianisme

Marc-Aurèle l'antidote contre le christianisme

Critique de l'Apport du christianisme à la Civilisation occidentale

Les Racines Chrétiennes de la Décadence Actuelle de l'Occident



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