Que signifie l'éternité de l'Esprit pour Spinoza ?
Spinoza
rejette l'immortalité de l'âme telle que conçue par Platon et les
religions. Toutefois dans la dernière partie de l'Ethique, il nous parle d'une forme d'éternité dont la signification demeure
généralement floue même pour les experts. On l'interprète souvent seulement comme
l'éternelle valeur des moments vécus (Ethique,
V, XXIX), ou la prééminence des productions de l'intellect sur la mémoire sensible (Ethique, V, XXXIX), toutefois Spinoza
fait également référence à une existence "avant le corps":
“L'esprit ne peut rien imaginer, ni rien se rappeler des choses passées que durant le corps" "Il ne peut se faire que nous nous souvenions d’avoir existé avant le corps puisqu’il ne peut y avoir de traces dans le corps” “quoi
que nous ne nous souvenions pas avoir existé avant le corps, nous
sentons pourtant que notre esprit en tant qu'il enveloppe l'idée du
corps sous l'aspect de l'éternité est éternel” Spinoza, Ethique, V, XXI et XXIII, scholie
Spinoza ne nous donne pas une description précise permettant de clairement visualiser comment il conçevait cette existence ayant eu lieu avant/après le corps. Dans cet extrait de l'Amour de la Raison Universelle, je développe une représentation possible d'une existence éternelle au sein de la nature infinie.